Les Chroniques Matrimoniales

 

Dans ce dernier recueil de la trilogie érotico-sentimentale provençale, écrite par Françoise Colliot, nous retrouvons tous les protagonistes des 2 précédents récits:

-Les fondateurs de la confrérie du Bouton d'or (Rosalie et cie) et la descendance (Monique et cie).

Ainsi que de nouveaux membres:

-Martial, Jimmy, Madame...entre autres

J'avoue parfois m'être un peu égarée parmi les personnages en passant par les différents récits tantôt racontés par Monique, tantôt par Rosalie.

Les descendants ressemblants tellement à leurs aînés, mais ce fût de courte de durée.

J'ai été emportée par ces histoires qui nous en apprennent un peu plus sur les personnages et surtout par les scènes plus imaginatives les unes que les autres, Françoise a su si bien donner vie à tous, que j'ai le sentiment d'avoir, à mon tour, épié tous ces coquins par un oeilleton.

J'ai rarement eu mon imagination mise autant à contribution, imaginer les endroits par rapport au souvenirs que j'ai de la Provence, imaginer le physique de chacun d'entre eux, l'auteure les a tellement bien décrit avec une multitude de détails, j'en viens à me demander s'ils ne sont pas  réels finalement.

 

Je vous livre un extrait:

J'ai choisi cet extrait où Valentino exprime son amour car dans la trilogie et plus en détails dans Les Chroniques Matrimoniales, au delà du sexe et du partage, c'est bien de sentiments qu'il s'agit, c'est ce que l'on nomme aujourd'hui le polyamour.

Ce fameux Valentino a  une place très particulière dans le récit, je ne vais pas tout vous raconter ce serait gâcher votre plaisir de la découverte ;-)

Quant à Monique, en digne héritière, suit le chemin de sa Bonne-Maman, tant dans les coquineries que dans les sentiments.

Deux femmes, 2 générations et tout ce qui compte ...c'est le plaisir et la transmission.

Cet héritage que l'on retrouve dans les Confidences Epistolaires sur le site de Françoise avec...La Relève.

 

Bonus, une interview de Françoise.

 

Depuis combien de temps écris-tu ?

Je pourrais répondre « depuis que je sais écrire », mais pour être plus exacte, j’ai écrit entre 1992 et 1996, puis j’ai arrêté pendant presque 20 ans. Entre temps, j’ai été malade et quand je suis enfin sortie de cet enfer, j’ai décidé d’écouter les conseils d’un twitto et j’ai repris la plume, c’était en 2014.

 

Comment en es-tu venue à l’écriture de récits érotiques ?

C’est tout simple, je ne trouvais pas de textes érotiques qui me convenaient ! À cette époque, je ne connaissais pas les auteur·e·s dont j’apprécie les textes.

Ce qui me gênait dans les textes que je pouvais trouver avant de me décider à écrire tenait en plusieurs points. Tout d’abord les textes soi-disant écrits par des femmes alors qu’ils n’étaient qu’une succession de clichés masculins, les descriptions du plaisir féminin, les scènes entre filles, tout sonnait faux, archi faux et donc ne m’excitait pas.

En outre, certains termes, pourtant fréquents, me déplaisent comme, par exemple « cyprine » qui sonne à mes oreilles comme « urine » et je ne suis pas attirée par les plans pipi-caca… Alors, j’ai choisi de coucher sur le papier mes fantasmes ou certains souvenirs, d’explorer certaines voies proposées par mes lecteurs (très peu de lectrices m’ont contactée pour que j’écrive sur un thème particulier).

 

Comment as-tu trouvé l’inspiration pour tes personnages de la trilogie ?

Les deux premiers tomes sont devenus des livres un peu par hasard, au début, il ne s’agissait que de textes unitaires, je fonctionne par séries, j’avais écrit quelques textes sous forme de défis d’écriture. On me proposait un dessin, un mot ou plusieurs avec lesquels je devais composer un texte érotique.

Rapidement « Les souvenirs de Tatie Monique » et « Le cahier de Bonne-Maman » sont devenus des séries et comme beaucoup me le demandaient, j’ai réuni ces textes sous forme de romans.

J’ai une passion pour l’histoire et la généalogie, l’idée d’écrire les souvenirs de jeunesse de deux vieilles femmes, d’époques différentes, mais de la même famille me plaisait énormément. Ensuite, pour les autres personnages, je ne voulais pas tomber dans les clichés habituels, par exemple, ce sont des gens de milieu modeste, l’Histoire les affecte pourtant ils en sont les oubliés. Je voulais aussi montrer l’évolution des mentalités, des mœurs mais surtout leurs ressemblances.

De la génération de Monique, j’aime beaucoup Joseph, justement parce qu’il n’entre pas dans les clichés, il utilise un langage très châtié, il a un tout petit sexe, mais n’en est pas complexé et fait jouir ses partenaires aussi facilement qu’Alain qui est monté comme un âne.

Dans le même genre d’idée, dans les « Chroniques matrimoniales », apparaît un personnage métis, Martial, mais ce n’est pas le black stallion qu’on trouve généralement dans la littérature érotique. Non, dans cette bande, c’est Alain qui est super bien monté, Martial se caractérise par un léger embonpoint et son accent parisien qui plaît tant à Monique.

Les premiers personnages sont nés sous ma plume, mais ils ont pris vie quand Charlie a lu les premiers textes à voix haute Les lectures érotiques de Charlie: extrait: le cahier de Bonne-Maman. C’est une actrice et une lectrice exceptionnelle, en plus, ce qui ne gâche rien, elle sait prendre l’accent provençal et en l’écoutant lire mes mots, j’ai vu mes personnages s’animer. Depuis, tous mes nouveaux personnages naissent vivants et je lui en serai éternellement reconnaissante !

 

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes auteurs qui souhaiteraient publier leur livre.

Pour des raisons qui me sont propres, j’ai opté pour l’autoédition. J’ai fait une campagne de financement participatif sur Ulule pour chacun de mes trois romans. J’ai trouvé un imprimeur qui me convenait et voilà !

Il faut néanmoins savoir que l’autoédition interdit de pouvoir participer à des salons littéraires et rend très difficile la possibilité de laisser son livre en dépôt-vente dans la plupart des librairies, je trouve honteux ce chantage exercé par les maisons d’édition « pas d’auteur·e·s autoédité·e·s, sinon nous boycottons ». Tant que l’autoédition était quasiment inenvisageable, les maisons d’édition se contentaient de mépriser leurs auteur·e·s, maintenant que, grâce aux plateformes de financement participatif, cette solution se généralise, le mépris s’est transformé en haine. Je comprends les organisateurs d’événements et les libraires, un boycott des maisons d’édition signifierait la mort de leur projet, de leur boutique.

Je ne veux pas faire pleurer dans les chaumières sur les malheurs de l’autoédition, mais c’est un point à ne pas négliger si l’on opte pour cette formule. La liberté a malheureusement un prix.

Si je devais donner un conseil, ce serait de ne pas s’imaginer qu’on puisse gagner sa vie en écrivant, et encore moins en écrivant des romans érotiques. C’est un marché de niche et, à part quelques gros coups éditoriaux, les tirages et les ventes sont très limités. Même si l’on écrit très bien, de belles histoires d’un érotisme torride, il ne faut pas s’imaginer qu’on tient la poule aux œufs d’or et que notre roman va connaître le même destin que « 50 nuances de Grey » (que je n’ai pas lu).

Il faut aussi tenter de ne pas se conformer systématiquement aux modes, et veiller à garder son originalité. Par exemple, j’aime le rythme que les adverbes en « ment » donnent à mes phrases, j’aime écrire au passé simple et glisser régulièrement un imparfait du subjonctif. Je ne le fais pas exprès, c’est ainsi que j’écris naturellement.

Que penses-tu des récits érotiques « modernes » ?

Certains m’emballent franchement, ceux d’Ève de Candaulie, de Sonia Saint-Germain, de Julie-Anne de See, d’Anne Vassivière, de  Comme une image, j’apprécie la plume délicate de Clarissa Rivière  et j’en oublie beaucoup !

En revanche, je suis un peu lasse des auteur·e·s qui se regardent écrire, comme certains orateurs s’écoutent parler, le style pour le style très peu pour moi ! D’autant que je reste fidèle à ce postulat, la littérature érotique doit pouvoir se lire d’une seule main, alors si j’ai besoin de poser mon bouquin ou d’aller vérifier un mot sur Wikipédia, ben… pour la masturbation c’est un peu foutu !

 

Carte blanche sur ce que tu veux.

Il est de bon ton de fustiger les réseaux sociaux, source de tous nos malheurs et de tous les travers de la société si j’en crois les médias (un peu schizophrènes puisque tout en vomissant leur mépris des réseaux sociaux à longueur d’ondes, ils nous demandent de donner notre avis via leur page FB ou Twitter !). C’est sur Twitter que j’ai fait la connaissance virtuelle d’un homme qui m’a incitée à reprendre la plume, c’est grâce à Twitter que j’ai bénéficié d’une certaine visibilité, ce sont les réseaux sociaux qui m’ont permis de faire la connaissance de plusieurs personnes qui sont devenues des ami·e·s et qui m’ont donné une certaine assurance. Alors, j’aimerais que tes lectrices et lecteurs n’oublient jamais que rien n’est ni tout noir ni tout blanc, qu’il y a beaucoup de couleurs entre ces deux extrêmes.

J’aimerais aussi lire un jour sur ton site une interview de Rita Renoir qui est une illustratrice hyper talentueuse dotée d’une belle âme ou de RedBKode, qui a eu l’idée incroyable d’inventer son art, la pâtographie.

 

 

Merci Françoise pour m'avoir offert tes livres à la lecture et pour avoir répondu à mon ITW.

C'est vraiment génial pour moi quand des auteurs me demandent de chroniquer leurs récits, je découvre des univers différents et cela enrichi mon imagination et ...ça me fait fantasmer aussi... c'est bon pour le moral.

J'apprécie particulièrement de mettre en avant des auteurs peu connus, ceux pour qui l'écriture est un plaisir autant qu'un exutoire et qui aiment réellement partager.

J'attends ta prochaine campagne Ulule pour un nouveau recueil ;-)

Je prends note pour faire d'autres ITW  ;-)

 

 

Pour en connaître plus sur l'univers de Françoise Colliot: commandez ses livres sur La Boutique à Palli, lisez les Confidences épistolaires.

 

Et plus encore...

C'est par là ---->  aveclamaingauche

 

 

Le saviez-vous?

Françoise possède une magnifique collection de théières et j'ai découvert qu'il n'y avait pas de nom de spécifique...

Si vous avez une idée, notez-là en commentaire :-)

 

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